Myrtille sauvage

Cliché : Jean-luc MAVEL

Vers un projet « Myrtille sauvage » à l’échelle du Massif central

Depuis 2019, le Parc Livradois-Forez s’implique dans une démarche portée à l’échelle du Massif Central avec le soutien d’IPAMAC, l’association des Parcs naturels régionaux du Massif Central, qui vise à préserver et valoriser une ressource emblématique : la myrtille sauvage.

© PNRLF

Une espèce identitaire du Massif Central…

La myrtille sauvage (Vaccinium myrtillus) constitue une espèce emblématique et identitaire de nombreux territoires situés au cœur du Massif central : plateau de Millevaches en Limousin, Monts d’Ardèche, Monts du Forez et du Livradois, Monts du Pilat, Volcans d’Auvergne, Cévennes, Lozère, …

Constitutives de la biodiversité des territoires concernés, les landes à myrtilles sont pour partie classées habitats d’intérêt communautaire. Leur présence est directement liée au maintien de milieux ouverts et à la présence de l’élevage, ainsi qu’à l’existence de couverts boisés spécifiques. La myrtille constitue une double ressource (alimentation des troupeaux et production de petits fruits) permettant une forte plus value économique sur l’exploitation et la diversification des revenus.

…soumise à de nombreux aléas

Sur ces territoires, le constat d’une l’évolution marquée de la dynamique des landes à myrtille est partagé. En premier lieu, l’impact du changement climatique (absence de neige, gels précoces et tardifs, sécheresse) et avec lui, l’apparition de nouveaux ravageurs (Drosophila suzukii notamment) soumettent les landes à de nouvelles contraintes. Ensuite, l’évolution des pratiques de pâturage, qu’elles soient peu présentes (déprise pastorale) ou trop intensives (surpâturage), s’accompagnent de transformations massives de la composition des landes à myrtille (colonisation de fougères, d’arbustes ou à l’inverse appauvrissement de la flore). De même, le changement brutal de couvert imposé lors de plantations (résineux notamment) perturbe le cycle de développement du myrtillier. Enfin, on constate aussi localement un relatif abandon de la cueillette traditionnelle, qui s’accompagne d’une perte dans la transmission des gestes et des bonnes pratiques de cueillette.

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Des filières locales peu structurées

Sur l’ensemble des territoires du Massif central, la myrtille sauvage a connu sa période la plus faste dans les années 1960 à 1980. Fruit sauvage, à la cueillette aléatoire, la myrtille sauvage n’offre pas de revenus réguliers, et de fait, les acteurs économiques ont eut du mal, depuis, à se structurer et se fédérer autour d’un outil de valorisation ou de reconnaissance. En parallèle, la concurrence d’autres pays européens (notamment de l’Est) s’est faite croissante (volumes importants à des prix attractifs), ce qui n’a pas encouragé le renforcement des organisations locales. Pourtant, comme en témoigne la ferveur autour des fêtes organisées autour de la myrtille, cette production conserve une forte valeur culturelle et identitaire pour les habitants des territoires producteurs.

Un historique d’implication sur la myrtille sauvage

Au sein des Parcs naturels régionaux Millevaches en Limousin, Monts d’Ardèche, Pilat et Livradois-Forez, différentes actions et initiatives ont été entreprises ces dernières années afin de valoriser la myrtille sauvage (expérimentations sur les landes, sensibilisation du grand public, promotion des produits, …). Ces territoires partagent le constat que l’échelle locale n’est pas suffisante pour travailler à la préservation et à la valorisation de cette ressource emblématique ; ils ont donc souhaité se regrouper pour travailler conjointement sur ce sujet.

Mieux connaître la myrtille sauvage du Massif Central

Plusieurs actions sont en cours de réalisation pour acquérir des connaissances et les diffuser auprès du grand public et des professionnels de la filière :

  • Capitaliser les connaissances existantes sur les pratiques d’entretien des landes à myrtille sauvage et sur les savoir-faire liés à la cueillette ;
  • Identifier, via un réseau de parcelles expérimentales, des itinéraires techniques favorables au maintien ou à la reconquête des landes à myrtille sauvage ;
  • Construire des partenariats avec les établissements d’enseignement agricole et la recherche ;
  • Mobiliser des acteurs locaux (propriétaires fonciers, gestionnaires, cueilleurs, élus, …) autour d’un projet commun de préservation et de valorisation de la myrtille sauvage ;
  • Encourager la mise en réseau et le partage de connaissances, entre opérateurs de la filière, via l’organisation de journées d’échange ;
  • Produire et diffuser des supports de communication grand public mettant en avant les spécificités de la myrtille sauvage du Massif Central.
© Tarit

Un « groupe myrtille » Livradois-Forez mobilisé

L’ensemble de ces actions s’appuient localement sur un « collectif myrtille sauvage du Forez » composé d’agriculteurs (éleveurs, maraîchers, producteurs de petits fruits, apiculteurs), de cueilleurs, d’élus et de citoyens sympathisants et accompagné par le Parc Livradois-Forez et l’Association départementale pour le développement de l’emploi agricole et rural de la Loire (Addear 42). Ils sont réunis par la volonté de préserver et valoriser la myrtille sauvage, et à travers cela, de contribuer à la sauvegarde et à la promotion du territoire en général et des Monts du Forez en particulier.

Chantiers participatifs, rencontres avec les acteurs locaux, réflexions sur la structuration d’une filière locale, contribution à l’organisation de la fête de la myrtille le 15 août au Col du Béal…, les sujets de travail sont nombreux et les échanges riches. Le groupe est ouvert à toute les bonnes volontés, manifestez-vous !

Contact :
Élodie PERRET, Chargée de mission Agriculture au Parc Livradois-Forez

04 73 95 58 15

Pierre CROUZOULON, Animateur à l’ADDEAR de la Loire
07 60 74 80 27

Ecologie, gestion et lieux de cueillette : Panorama des connaissances sur la myrtille sauvage du Massif Central (PDF – 7 Mo)

La myrtille sauvage du Massif Central : éléments de gestion des surfaces productives et réflexion sur l’installation d’un observatoire à moyen terme (PDF – 7 Mo)

Etude ethnographique filiere myrtille (PDF – 14 Mo)