Fiche n°52 (1)

Les chauves-souris I

mammifères extraordinaires (1)

Biologie

Dans le monde, plus d’un mammifère sur quatre est une chauve-souris, et pourtant ces animaux demeurent méconnus du grand public. Les biologistes utilisent le terme de « chiroptères », ce qui peut se traduire par « voler avec ses mains ». En effet, les chauve-souris, qui sont les seuls mammifères capables de voler, ont les doigts de la main extrêmement allongés, reliés entre eux par une membrane de peau très fine et très vascularisée, qu’on appelle le patagium. Le pouce, libre, est utilisé pour ramper ou s’agripper. L’ensemble forme une aile souple et très performante pour le vol qui est remarquablement agile.

Elles vivent comme on dit « la tête en bas », en s’accrochant par leurs pieds. Ceux-ci sont tournés vers l’arrière, afin d’assurer une bonne prise, et leur propre poids, agissant sur les tendons des griffes des doigts de pied comme une poulie, leur permet de rester suspendues sans dépenser d’énergie musculaire et, par cette prouesse physique d’économiser de précieuses calories en hiver.
En position de repos, lorsqu’elles sont suspendues, elles replient leurs ailes autour du corps pour en conserver au mieux la chaleur. Leurs gîtes peuvent se trouver dans un arbre creux, une falaise ou une grotte, mais aussi dans une grange, un grenier, le dessous d’un pont ou une galerie de mine.
Les chauves-souris sont nocturnes, et tous leurs sens sont très performants. Cependant, leur vue n’est pas suffisante pour leur permettre de voler la nuit, de repérer leurs proies et de détecter d’éventuels obstacles. Elles ont donc développé, au fil de l’évolution, une « vision auditive », qu’on appelle l’écholocation. Elles émettent des ondes sonores à hautes fréquences (ultrasons), par leur bouche ou leur nez, puis un peu comme des antennes, leurs oreilles réceptionnent l’écho de ces ondes sonores se réfléchissant sur leur environnement. Elles peuvent ainsi « voir » tout ce qui les entoure, avec une précision parfaite, puisque même dans le noir le plus absolu, une chauve-souris ne se cogne jamais !! La fréquence et l’intensité des sons sont variables, et les chauves-souris les modulent pour améliorer encore le niveau de perception. Les fréquences sont trop élevées pour l’oreille humaine, qui n’en perçoit qu’une partie ; c’est pourquoi les spécialistes « écoutent » les chauves-souris à l’aide de détecteurs – enregistreurs des ondes sonores.

Charles Lemarchand