Alexandre Vialatte

1901 – 1971

Irréfutable

« Là où Vialatte est inimitable, c’est lorsqu’il décrit les lumières d’un soir d’automne dans les vitrines d’un petit village, tandis que les feuilles mortes crissent sous les pas, et qu’une affiche déchirée bat au vent. Vialatte est le grand peintre des choses qui se défont, du temps qui passe, du brouillard et de l’oubli. »

Christophe Mercier dans l’Humanité (2008)

Alexandre Vialatte
Alexandre Vialatte

Alexandre Vialatte nait à Magnac-Laval, en Limousin. Il est fils de lieutenant, il passe son enfance au gré des affectations de son père : Toulouse, Le Puy-en-Velay, Ambert, Dôle… Adolescent, il écrit à Pourrat — une correspondance et une amitié qui ne cesseront qu’avec la mort de l’auteur de Gaspard des Montagnes. Adoubé par Jean Paulhan, l’esprit tutélaire de la NRF, il file à Mayence et s’exerce à l’art de la chronique dans la Revue rhénane. Il sait l’allemand et traduit Kafka. Il revient en Auvergne, il publie, en 1928, Battling le ténébreux, écrit sur l’Auvergne. Il est enrôlé dans “la drôle de guerre”, ne la trouve pas drôle, comme on le verra en lisant Le fidèle Berger écrit, en 1942, à Saint-Amant-Roche-Savine. Il connaît Chaval et Kiki de Montparnasse. Il se lie d’amitié avec le peintre Dubuffet. Il publie Les fruits du Congo en 1951. Il publie l’Auvergne absolue. Mais Vialatte est un chroniqueur de génie.

Il vit à Paris. De 1952 à 1971 chaque dimanche soir, Vialatte porte sa copie au wagon postal du train de 23h15 pour Clermont-Ferrand. Le quotidien La Montagne publiera ainsi quelques 898 chroniques (ce n’est qu’une partie de la production de l’auteur). Le 3 mai 1971, le coeur n’y est plus ; Vialatte est inhumé à Ambert, accompagné de quelques rares amis.

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