Fiche n°54

Les oiseaux des cavités du jardin

A bien y regarder, le jardin est parfois riche de cavités, que les oiseaux peuvent utiliser comme abri pendant la mauvaise saison, lorsqu’ils sont sédentaires, ou bien comme lieu de reproduction et d’élevage des jeunes. Les arbres offrent souvent les meilleurs gîtes, un tronc creux et ouvert ou la cicatrice béante laissée par une branche tombée constituent pour les oiseaux de remarquables caches et nichoirs naturels, bien protégés des fortes chaleurs estivales, et plus généralement des intempéries, par l’isolation naturelle du tronc.

Saule têtard
Saule têtard

Les frondaisons sont autant de postes de chant, de toilette, de repos à l’abri des prédateurs ou de zones de chasse aux petits invertébrés. Même les arbres exploités par l’homme peuvent être d’excellents nichoirs : ainsi, la chevêche d’Athéna, encore bien représentée sur le territoire du Parc Livradois-Forez, trouve souvent des perchoirs et des gîtes de reproduction dans les vieux saules et frênes têtards, taillés à intervalles réguliers pour récupérer le bois, et dont les troncs, au fil des siècles, s’ouvrent et se tordent en une superbe sculpture végétale. Plus près de nous, dans les jardins, les vieux arbres fruitiers offrent autant de gîtes pour cette petite déesse de la nuit, mais aussi pour les pics, les mésanges, la huppe fasciée, les fauvettes ou les rouges-queues. La sittelle torchepot adaptera parfaitement les dimensions du trou à ses exigences en maçonnant de la boue avec son bec. Dans les murs du jardin, surtout dans le cas d’anciens murets de pierres sèches ou de pisé que le temps a quelque peu outragé, les trous laissés par la chute de cailloux ou de revêtement sont aussi utilisés par les oiseaux, souvent comme perchoirs ou comme place de chant.

Charles Lemarchand