Fiche n°13

Le gui

Loranthaceae, Viscum album L., Sp. Pl., 1023. 1753

Gui
Gui

Noms populaires : Bois de Sainte-Croix, Verquet, Blondeau, Bouchon, Vert de pommier, Glu

Identité

Le gui peut parasiter plus de 120 espèces de végétaux ligneux dans lesquels il enfonce des « suçoirs » qui prélèvent l’eau et les sels minéraux extraits du sol par sa victime. Le gui est un arbrisseau vivace, dioïque – qui comprend des individus mâles et des individus femelles- appartenant aux Loranthacées. Cette vaste famille regroupe 1400 espèces pour la plupart tropicales, toutes hémiparasites – vivant en partie au détriment d’un autre végétal – à des degrés divers et poussant fixées sur d’autres végétaux.

Écologie

La vie du gui est intimement liée à celle des oiseaux. La grive draine, Turdus viscivorus, littéralement « grive mange-gui », est une de ses plus fidèles alliées. En hiver elle arrive à se nourrir presque exclusivement de gui et ses déjections transportent les graines sur de nouveaux hôtes. La fauvette à tête noire Sylva atricapilla pratique un dépulpage des fruits qui libère les graines gluantes, leur permettant de se coller aux écorces.

Le gui et les hommes.

Recenser toutes les utilisations et croyances liées au gui nécessiterait plusieurs livres. On a tous entendu parler des pouvoirs que lui attribuaient les druides. On l’accroche, suivant les régions, au cou des enfants, à la porte des étables ou des maisons pour en éloigner le « mauvais œil ». Il est encore fréquent de s’embrasser sous le gui pour le nouvel an en espérant secrètement que ce rituel nous préservera du malheur.
Le proverbe latin Malum sibi avem cacare signifiant « l’oiseau chie son propre malheur » fait allusion à l’emploi du gui pour la fabrication de glu dont on s’est longtemps servi pour capturer les oiseaux.
Les vertus médicinales du gui, déjà mentionnées par Théophraste au IVe s. avant J.-C. ne sont pas toutes usurpées. Il fut tour à tour prescrit contre l’épilepsie, pour lutter contre les tumeurs les plus diverses, les maladies de poitrine, la goutte, la jaunisse, les vers, l’hémoptysie, etc. Des recherches du début du XXe s. confirmeront semble t-il ses effets hypotenseurs, son action favorisant la diurèse – élimination de l’urée – et sa capacité à lutter contre certaines formes de cancers.

Répartition.

On trouve le gui dans une grande partie de l’Europe, du sud de la Scandinavie aux pays méditerranéens. En France il est rare le long des rivages de l’Atlantique et dans les zones méditerranéennes les plus chaudes. Dans le Livradois – Forez, on le trouve jusqu’à 1200 m d’altitude. Si ses victimes préférées sont les pommiers et les peupliers, il colonise facilement tilleuls, aubépines ou sorbiers. Son abondance est fonction de la densité de ses hôtes et de la fréquentation des sites par ses complices ailés.

Nathalie Batisse